avant première du film "Tirailleurs" à Charleville-Mézières en présence du réalisateur, Mathieu Vadepied, et de certains figurants du film.

Justice pour Mahamadou et pour les autres tirailleurs

avant première du film "Tirailleurs" à Charleville-Mézières en présence du réalisateur, Mathieu Vadepied, et de certains figurants du film.

Le 16 décembre 2022 était projeté au cinéma Métropolis en avant-première le film les tirailleurs  tourné dans les Ardennes, à Neufmaison, à la fin de l’été 2021. Le film décrit l’enrôlement des tirailleurs africains dans l’armée française en 1914 ; le personnage incarné par Omar Sy y suit son fils enrôlé de force dans l’armée française pour le protéger.

Comme dans une terrible mise en abyme, nous apprenions ce soir là que l’un des figurants dont le personnage meurt dans le film, avait été tué par balles quelques jours plus tôt dans les rues de Charleville.

Le lendemain de cette projection, une marche blanche partait de la rue des chardonnerets, dans le quartier de la Ronde-Couture, en hommage à Mahamadou Cissé, jeune homme de 21 ans, tué d’un coup de fusil par un voisin dans ce que le procureur de Reims appellera «  un meurtre par exaspération » ; non, Monsieur le procureur, on ne tue pas par exaspération, et c’est ce que la famille et les amis de Mahamadou répètent, et répéteront encore durant ce mois de mai, demandant justice pour le jeune homme.

5 jeunes maliens, guinéens, ivoiriens, vivant depuis des années en France, également figurants du film les tirailleurs, font l’objet depuis des mois de la part du préfet des Ardennes d’une mesure d’expulsion, une OQTF, obligation de quitter le territoire français. Eux aussi petits-fils de tirailleurs, jouant dans un film sur les tirailleurs dont on s’accorde à penser que le rôle n’a pas été convenablement reconnu par notre pays, le symbole est très fort. De plus, ces 5 jeunes gens, et 25 autres jeunes frappés de la même obligation, suivent assidûment des études, sont en apprentissage, ont du travail ici, souvent dans des métiers en tension, ils sont parfaitement intégrés. RESF08, la Cimade, la Ligue des droits de l’Homme, associations qui font un magnifique boulot pour les accompagner, demandent à juste titre leur régularisation.

Alors, Monsieur le Préfet, s’il vous plaît, usez de votre pouvoir discrétionnaire et régularisez la situation de ces jeunes gens.

Christophe Dumont
pour la liste écologiste et citoyenne