Il y a quarante ans, en novembre 1983, après des faits divers racistes tragiques, des
habitants des cités organisent la marche pour l’égalité et contre le racisme qui relie
Marseille à Paris, quelques mois auparavant le Front National avait remporté son
premier succès électoral au municipales de Dreux. Plus tard naîtra SOS racisme, puis le
succès d’une équipe de France métissée à la coupe du monde 1998 donnera l’illusion
d’une France black/blanc/beur. Pourtant l’histoire a tendance, ces temps-ci, à bégayer.
Comment ne pas écrire à nouveau ici au sujet du jeune Mahamadou Cissé, 21 ans,
abattu par un voisin irascible au pied d’un immeuble, rue des chardonnerets, le 9
décembre 2022 ?
Sa famille s’organise aujourd’hui alors qu’un collectif de défense inspiré par l’extrême
droite tente d’inverser les rôles en faisant du tireur une victime.
On nous invisibilise nous dit Assetou Cisse, la sœur de Mahamadou, qui déplorait lors
d’un rassemblement tenu le 20 mai à la Ronde-Couture que l’on dénie à son frère le
statut de victime.
Il y eut d’abord l’accueil de la famille à l’hôpital, puis au commissariat ou l’on aurait tardé
à prendre la plainte. Viendra ensuite la malheureuse formule du procureur de Reims
qui évoquera un « meurtre par exaspération ».
Assetou nous dit qu’un voisin aurait appelé longuement la police municipale quelque
jours avant les faits pour évoquer la dangerosité du tireur et un possible passage à
l’acte. Le tireur mettra 11 balles dans le fusil qu’il détenait illégalement pour en tirer 2
dans le thorax de Mahamadou…
C’est toute une famille et tout un quartier qui sont traumatisés et qui réclament justice
pour Mahamadou, une pétition est disponible sur change.org.
Christophe Dumont
pour la liste écologiste et citoyenne